Nebbio, Cap Corse, Balagne

Pays de vignobles, d’oliveraies, de vergers et de pâturage, quadrillé de murets en pierres sèches et parsemé de bergerie, le Nebbio fut de tout temps prospère, méritant son surnom de « Conque d’or » (A Conca D’oru en langue Corse).

Aujourd’hui, la richesse vient aussi du tourisme, notamment de l’attraction balnéaire de Saint-Florent. La région compte de nombreux petits villages accueillants posés en observatoires sur les hauteurs ceinturant le bassin de l’Aliso. Les statues-menhirs découvertes dans les champs de Patrimonio témoignent d’une occupation préhistorique.

L’église de Patrimonio

Les murs de l'édifice ont la particularité de n'avoir pas été recouvert d'enduit. L'église apparait donc toute de pierre ocre, avec bien visible les trous qui ont servi à installer les échafaudages lors de sa  construction au XVIIème siècle.

Elle porte le nom de Saint-Martin (San Martinu), patron du village. Le 11/11, jour de la Saint-Martin, une cérémonie religieuse est tenue dans l’église en son honneur, rassemblant de multiples confréries; elle est suivie de la bénédiction du vin nouveau et d’une fête de village.

La cathédrale du « Nebbiu »

Connue aussi sous le vocable d'église « Santa Maria Assunta », elle se trouve à la limite de St Florent, le long de la petite route qui part entre la Société Générale et la Maison des Pizza. C'est un magnifique édifice médiéval dont la date de construction est incertaine (XIIeme siècle entre 1125 et 1140). Elle sert encore parfois de lieu de culte ou pour des représentations musicales en saison estivale. Juste avant, sur la gauche de la route une enfilade de colonnes à l’abandon interroge le visiteur : ce sont les vestiges d’une ancienne treille appartenant aux religieux.

L’Eglise de Murato & son village

A 475 mètres d’altitude, l’église de San-Michele de Murato domine le Golfe de SaintFlorent. Réputée pour être l’une des plus belles églises de Corse, elle arbore un style architectural unique et coloré, datant de plusieurs siècles. Isolée à un kilomètre de Murato, ses façades polychromes en serpentine verte et en calcaire pâle sont le témoignage de l’art pisan insulaire du XIIème siècle. Sur ses murs, de nombreux motifs nous renseignent sur les mœurs de l’époque : animaux, gerbes de blé mais aussi main coupée (pour les voleurs) et langue tranchée (pour les menteurs).

Par ailleurs, deux personnages sont présents, ils représenteraient (selon la tradition) les seigneurs qui ont financé la construction de l’église. Mais ils pourraient aussi symboliser les pouvoirs judiciaires et religieux (ils portent robe et livre de lois). Pour vous rendre à l’église, il faut se diriger vers la ville de Murato (à 23 kilomètres au Sud-Ouest de Bastia), en empruntant la D82 en venant de Saint-Florent au Nord ou par l’Est. L’église San-Michele se trouve le long de la D5, à l’entrée du village, au milieu d’un petit pré. En face de l’église, de l’autre côté de la route, un caveau est laissé à l’abandon au milieu des cyprès. Il s’agit de celui, entre autres, de Achille Murati. Il fut l’un des plus fidèles lieutenants de Pascal Paoli pendant la guerre d’indépendance au XVIIIème siècle. Le village de Murato offre aussi quelques monuments remarquables, comme l’Hôtel de la Monnaie Corse et ses trois ponts Génois. Vous pouvez le visiter en suivant l’itinéraire en boucle au départ de l’église.

Les villages du « Haut-Nebbio » : Pieve, Sorio, Santo Pietro di Tenda

• Pieve

Pieve est un village-rue abritant une centaine d'âmes en hiver, quatre fois plus en été. Les façades sont ordinaires et les trésors bien cachés. Qui sait, en effet, que sur la place de l'église se dressent d'imposants stantari (statues-menhirs), témoins d'une vie préhistorique? Et qu'à une heure de marche reposent des vestiges étonnants? Demandez votre chemin aux villageois, ils vous indiqueront le départ de la piste ravinée qui mène à «A Chjesa nera ». De cette «église noire» édifiée au XIIe siècle par le régime de Pise, il reste de m a g n i fi q u e s ru i n e s e n serpentine, assoupies au beau milieu d'un plateau culminant à 600 mètres d'altitude. Entre mer et monts, sur un océan de m a q u i s , l e f a b u l e u x panorama à 360 degrés ne laisse pas entrevoir la moindre trace de modernité. C'est exactement celui que découvrirent les troupes françaises venues camper là en 1769, à la veille de la bataille de Ponte-Novo

• Sorio

Quelques kilomètres plus loin, après un tunnel de châtaigniers, le village de Sorio s'étage à flanc de colline. «Vous ne pouvez pas rater notre village, s’écrie le maire, c'est le seul où un olivier a réussi à pousser au sommet du clocher!» Vous l'aurez compris, l'olive est la passion des villageois. Mais, attention! pas n'importe laquelle. Ici, on vénère la « Biancaghja ».

Cette variété locale propre à la région du Nebbiu a été reconnue dans l'appellation d'origine contrôlée accordée l'an dernier à l'huile d'olive corse. D'anciens jardins en gradins enfouis sous le maquis ont été débroussaillés il y a quelques années et les oliviers plusieurs fois centenaires composent à nouveau, sur des dizaines d'hectares, de magnifiques vagues argentées.

• Santo Pietro di Tenda

C'est dans ce village qu'il faut découvrir le fameux géant vêtu de pierre ocre. Surplombant la route, Saint-Jean-l'Evangéliste est une superbe église aux dimensions de cathédrale. Avec ses 38 mètres de longueur et ses 17 mètres de largeur, son choeur immense et sa voûte en berceau, elle est l'une des trois plus grandes de Corse.

Le Désert de l’Agriate & son littoral

Le territoire de l’Agriate s’étend sur 15000 hectares. Ce vaste espace est bien délimité géographiquement : au nord, 37 km de rivages naturels sans aucune urbanisation, au sud, la route départementale n° 81 et les contreforts du Tenda, à l'ouest, la vallée de l'Ostriconi, à l'est, la ville de Saint Florent et la plaine du Nebbiu.

Le rivage présente un aspect varié. On y distingue un grand nombre d'anses, de baies, de pointes rocheuses et plusieurs plages dont les principales sont celles de Saleccia et du Lotu à l'est, de Ghignu et de l’Ostriconi à l'ouest. Le point culminant de l’Agriate est la Cima d'Ifana (499 m) mais le massif qui se détache le plus est le Monte Jenuva (421 m). On observe également des formations dunaires (Ostriconi), des cordons littoraux barrant l'embouchure de rivières, et créant ainsi des zones humides plus ou moins saumâtres en arrière (Ghignu, Saleccia, Lotu…)

Cette immensité de maquis méditerranéen et de rochers -improprement dénommée "désert" conserve de nombreux vestiges d'une intense vie agro-pastorale ainsi que différents sites archéologiques, dont les plus remarquables sont datés du Néolithique (Dolmen et coffre de l'Orcu). La tour génoise de la Mortella domine de sa silhouette le sentier des douaniers de l'Agriate.

Le port de Saint-Florent

L’attrait majeur du port de Saint-Florent est incontestablement sa situation en plein cœur du village, vous permettant ainsi de flâner le long des quais, d’y déguster nos spécialités face au soleil couchant ou encore d’y effectuer du shopping. Des postes d’amarrage à l’année vous y seront réservés sur simple demande à la Capitainerie. Le port, considéré comme l’un des plus beaux de la Méditerranée accueille également bon nombre de bateaux de croisière.

Point d’ancrage des navigateurs, le matin très tôt vous pourrez profiter du calme et des températures encore basses sur le port pour accueillir les quelques pêcheurs encore en activité, qui rentrent au port. Vous pourrez ainsi admirer les « pointus », barques de pêche traditionnelles et autres chaluts côtoyer les plus grosses unités dans un accord parfait. Le long des quais colorés et pittoresques vous prendrez plaisir à déambuler et le soir venu, face au soleil couchant, sirotant un verre ou dînant aux terrasses des nombreux restaurants, vous profiterez de l’animation ambiante renforcée par un petit marché nocturne.

La citadelle et la vieille ville de Saint-Florent

"Le Saint-Tropez Corse" existe ! Venez à Saint Florent, vous jugerez de vous même. Ville portuaire au pied du Cap Corse, Saint-Florent connu bien des désagréments. La ville, fondée par les Génois au XVIe siècle, fut ravagée par la malaria puis disputée par les Français, les Génois et les Corses. Figure emblématique de l'île, Pascal Paoli qui lutta pour l'indépendance de la Corse, reconquit le port en 1793, aidé de la flotte de Nelson. Aujourd'hui, c'est un magnifique petit port de plaisance qui s'offre à vous, dans une vieille ville regorgeant de souvenirs.

Sa citadelle, édifiée en 1440 par les Génois, qui était jusqu'au XVIIe siècle le siège de l'évêché du Nebbio et la résidence du gouverneur. Entre terrasse et vieilles demeures, ne manquez pas de passer par la place des Portes, centre névralgique de la cité. Ici, les joueurs de pétanque se donnent rendez-vous, affichant un air familier des villes du midi. Saint-Florent est également entouré de magnifiques plages, pour la plupart sauvages, accessibles par 4 heures de marche à pied ou en bateau. Les plus connues sont celles du Loto et de Saleccia.